Océan Pacifique sud est 21°33.080 S//136°25.996W 3/08/2007
Au revoir les Gambier, cette fois ci, c’est pour de bon, le Maramu a laissé derrière lui un bon alizé de 15/20 nds et nous sommes donc repartis hier sur la route. En l’honneur du départ, j’ai pu préparer une tartiflette qui a rempli le bateau de sa si bonne odeur… Ah, que les bons produits de France peuvent nous manquer, à nous autres voiliers autour du monde. Heureusement parfois, des personnes viennent nous rejoindre avec dans leurs valises, plein de bonnes choses. Mes amis, dégustez lentement ce que vous aurez dans votre assiette ce soir…
La veille du départ, j’ai eu la surprise et la joie de recevoir enfin le
colis de ma mère, parti de France il y a plus de 3 semaines. A l’inté
rieur, plein de cadeaux… Tout d’abord, un kit de réparation pour mon
enrouleur de Génois, cassé depuis 2 mois. Il va rester encore un peu
comme ça car il me faut une presse pour le réparer, et je la trouverai
seulement à Tahiti. Mais au moins, j’ai la pièce à présent ! Autre dé
couverte dans le colis, des Tshirts, un bonnet et un drapeau Breton, de
quoi renouveler mon stock… Et puis, c’est pas tout, il y a encore une
andouille de la ferme des Aubriais (la meilleure du monde), un saucisson sec, des boites de pâté Hénaff (le pâté qui rend paf), des galettes bretonnes et un Quatre Quart breton !!! C’est noël !!! Incroyable, il y a en plus le Ouest-France. Je ferme les yeux, je respire ces odeurs familières et je me crois revenu à la maison. Merci maman pour tous ces beaux cadeaux.
Et puis, le 2 août à 7h30, les voiles hissées je suis sorti du lagon des
Gambier, cap au nord ouest, sous 15 nd de vent de sud est, la
perfection, vent arrière pépère… La vie est belle, cette nav est tout en
douceur, je suis sous toilé pour ne rien abîmer, et le bateau glisse
gentiment vers son but, Amanu dans l’archipel des Tuamotu. Mon équipière, Marie, est depuis le départ clouée au lit, mal de mer oblige…Ce matin, elle m’a demandé s’il n’y avait pas bientôt une île où l’on pourrait s’arrêter…Oui bientôt, dans 400 milles… Des îles, il y en a ici partout, mais se sont des atolls non pourvus de passe et donc il est impossible de s’y arrêter sauf en cas de calme plat. Je double ainsi, les atolls du groupe Actéon, les premiers à l’est de l’archipel de Tuamotu.
Océan Pacifique sud est 20°00.132 S//138°08.391W 4/08/2007
Le top
C’est le pied ! Le top, l’extase, le kiff !!! Cette nav est dé
cidément impeccable, c’est la meilleure depuis mon départ en janvier…
Vent arrière constant de 15/20 nds, pile poil dans mon 180, résultat un petit vent arrière pépère, tangonné avec juste un léger roulis pour me rappeler que je ne suis plus au mouillage. La nuit, je fais mes siestes veille de quart de ma « bannette » extérieure, dans le cockpit et il fait bon. Plus on remonte dans le nord et plus les températures augmentent. Ah le délice de la tiédeur des alizés. Je me fais de la sieste la nuit de 2 heures, car ici les seuls obstacles que je risque de rencontrer, se sont les atolls mais de nos jours grâce au Gps l’archipel des Tuamotu dit « archipel dangereux » n’est plus trop à redouter. Je me permets même de faire du ras caillou de nuit, à slalomer entre les atolls qui jalonnent ma route. Ce sont les atolls du groupe Actéon, les premiers à l’est des Tuamotu. Ma passagère/équipière est toujours dans sa couchette…
Tuamotu sud-est 18°47.445 S//139°34.340W 5/08/2007
Le vent comme prévu par la météo, s’oriente progressivement vers
le nord, à cause d’une dépression qui m’arrive dessus. Actuellement j’ai du nord est de 20 nds mais il devrait tourner au nord ouest en fin de journée, c'est-à-dire dans ma direction… Plus que 90 milles avant Amanu, je fonce donc en espérant arriver avant la bascule de vent.
Atoll d’ AMANU, Tuamotu 17°50.712 S//140°51.183W 6/08/2007
Cette petite nav de 450 milles et de 4 jours a été presque
parfaite, car finalement la dépression m’a rattrapé 20 h avant l’arrivée et j’ai dû appuyer un peu au moteur durant les derniers milles. Timshel est ancré dans son premier Atoll des Tuamotu, l’atoll d’Amanu. Nous sommes arrivés juste à l’heure prévue pour pouvoir pénétrer à l’intérieur car ici, grosse particularité des Atolls, il y a dans les petites passes d’accès, énormément de courant, et seules quelques heures sont possibles pour y accéder. Pour l’entrée, il faut choisir l’étale de la haute mer et pour sortir l’inverse. Aujourd’hui, la marée était haute à 10h et nous nous sommes présentés à 9H. Nickel, le courant était rentrant de 3 nds et nous avons pu passer comme une fleur. Pour l’amarrage, juste devant le petit village, ce fut une autre histoire, je la raconterai une autre fois. Ce fut comique…
Atoll d’ AMANU, Tuamotu 17°50.712 S//140°51.183W 6/08/2007
Amanu, mon premier atoll des Tuamotu, me sourit de ces belles
couleurs. Tout ici n’est que sourires et couleurs. Hier, après un petit
somme réparateur, nous sommes descendus à terre pour visiter le tout
petit village, qui comprend 3 rues de 100 m, 3 voitures, 3 églises ( …),
1 mairie, 1 poste, une école avec 3 classes de CP, CE2 et CM2, et puis
voilà ! On a fait le tour. Les rues sont jonchées de maisons abandonnées qui rappellent que dans des temps anciens il y avait beaucoup plus d’habitants, mais que certains sont partis à Papeete pour travailler. A présent, il y a 150 habitants dont 50 enfants de moins de 10 ans… Ya pas à dire, le terrain est fertile!!! Et en plus ils sont tous beaux, blonds (coloration ou soleil, je ne sais pas…) et adorables, toujours a venir dire bonjour.
Enfants de la terre, prenez de la graine de ce peuple, ils ne sont
pourtant pas riches, ils vivent très simplement et pourtant ils ont
toujours le sourire et la joie de vivre.
En 10 min et 150 m de marche, nous sommes adoptés par la
population, où plutôt par une jeune famille Paumotu (habitant des
Tuamotu), qui nous invite, dès le premier soir, à venir manger chez eux. Au programme, chants, guitare, Yuculélé, poissons grillés et alcool maison de coco. Super accueil, super contact, super soirée riche en échanges de part et d’autre. Moment fort, Léo, isabelle et chants… fait en version polynésienne…Un régal. C’est décidé, je vais m’acheter un Yuculélé !
Le lendemain, avec Pau et ses copains, nous sommes partis à la pêche. Pêche au filet au programme. Méthode finalement très simple, on dispose un petit filet de nylon au niveau de la sortie d’une petite crique dont la profondeur ne dépasse pas 50 cm. Des rabatteurs effrayent le poisson à l’autre bout et il atterrit tout fatalement dans le filet…Résultat, 30 Perroquets en moins d’une heure.
Pau et sa famille sont adorables, ils aimeraient bien que je reste plus
longtemps pour pouvoir me montrer tout l’atoll et toute leur technique de pêche mais il me faudrait au moins un mois pour tout voir…Rdv est pris, je reviendrai !!!Encore !!!Décidément, à chaque escale je dis ça ! Enfin que depuis peu car depuis le départ, j’aimerai bien retourner en Martinique, en Haïti, aux Galápagos, à l’île de Pâques et puis aux Gambier.
La légende des requins en Polynésie est bien fondée… Hier soir, au
moment de l’apéro, un requin pointe noire nous tournait autour… Il devait avoir envie d’un peu de rhum, lui aussi !!!
Océan Pacifique SudEst 10°27.887 S/138°40.086W 9au14/08/2007
Après 4 jours de bonheur à Amanu, où l’on a découvert l’
hospitalité des Paumotu (nous avons mangé 2 fois chez eux en 4 repas…), nous avons repris la mer. Cap au N/E sur les Marquises…
Pour ressortir de l’atoll, c’est le même "binz" que l’entrée, il faut
attendre le bon moment. Pour la sortie il faut que la marée soit
descendante pour avoir un courant favorable vers l’extérieur, à 15 h, c
’est chose fait et nous sommes littéralement catapultés à 10 nd vers la
sortie. Nous avons eu le droit à 8 nds de courant !!! Sensation Garantie ! N’Avez-vous jamais fait du rafting avec un bateau de 10 m… Nous si !!!
Et c’est parti pour 4/5 jours de prés, moi j’ai l’habitude à pr
ésent… Les deux premiers jours sont parfaits, dans la mesure où une nav au près peut le permettre, car ça reste du près… Bateau penché à 30 degrés, ça tape, il faut s’accrocher voir presque ramper pour certain… Malheureusement le temps se gâte ensuite, nous avons le droit a 35 nds de nord est durant la 3ème nuit, et au petit matin je liste les dégâts…
Et oui, après 10000 milles en 8 mois sans aucune réparation ni repos, mon brave Timshel commence à marquer le coup. Résultat, Génois 1 déchiré, Génois 2 idem, Coulisseau de Gv cassé et plusieurs petits détails…
Je pourrais me mettre à la couture mais il reste moins de 100 milles,
alors on va finir comme ça, Gv à 3 ris, trinquette et appuie au moteur. La couture attendra le calme du mouillage…
Et puis, nous sommes arrivés à la baie des Vierges de nuit, toujours
sans carte d’approche… J’en avais bien en informatique, mais en les vé
rifiant j’ai pu constater qu’elles étaient décalées de près de 5 milles
!!! Merci le progrès !!! Mais pas de problème, l’approche est facile, la
côte accore et au mouillage seulement 6 bateaux. Pour fêter ça, thazard
(péché deux heures avant…) à la ratatouille. Un régal…
Et puis, ce matin, 5H30, le jour se lève et me révèle un écrin de beaut
é. Nous sommes à la baie des vierges, escale obligée à tous les
« tourdumondistes » en herbe… Et je comprends pourquoi, la falaise tombe à pic dans la mer, il y a de superbes pics sculptés au fil des siècles par l’érosion. Le site est surprenant, incroyable de toute beauté.
JE SUIS AUX MARQUISES !!!